Concarneau - Ville Bleue

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Attractivité touristique, qualité esthétique du cadre de vie, le patrimoine architectural d’une commune constitue un atout manifeste que Concarneau entretient désormais avec l’aide de l’État grâce à une convention.

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André Le Torc'h, « Le breton fait partie de mon identité »

Cercle celtique, bagad, langue bretonne, toponymie : André Le Torc’h n’assouvit jamais sa faim de traditions bretonnes. Cet ancien ingénieur électronicien n’a de cesse de comprendre et de partager ce qui fonde son identité et celle de tous les Bretons, une culture forte et vivace qu’il défend au quotidien.

La veille, il est allé faire presser les pommes de son verger et il a participé à une répétition de théâtre en breton. Le lendemain, il se rendra à Brest pour poursuivre ses recherches sur les origines et les significations des noms de lieux-dits en breton. André Le Torc’h n’a rien du jeune retraité qu’il est pourtant : bien qu’il n’exerce plus son métier d’ingénieur recherche et développement en électronique des télécommunications, son emploi du temps est bien rempli. « Me ressourcer, m’aérer la tête, c’est pour cette raison que je cultive un potager et un verger depuis que j’ai commencé mon activité professionnelle. » Aujourd’hui trésorier de Tud Bro Konk (TBK, Fédération culturelle bretonne du Pays de Concarneau), il a aussi assuré la présidence du bagad de Concarneau pendant quinze ans, à la suite de celle du cercle celtique Ar Rouedou Glas de Concarneau une décennie durant… « Au début de ma carrière, il était plus à la mode de parler de voile ou de tennis. La culture bretonne était perçue comme passéiste. » Alors, qu’est-ce qui va pousser le jeune André à entrer dans un cercle celtique dès l'âge de16 ans ? « L’opportunité d’apprendre et de se divertir au sein d’un groupe de jeunes qui s’intéressaient à une culture que l’on refusait de nous transmettre tant en milieu scolaire que familial. Mes parents utilisaient quasi exclusivement la langue bretonne dans leurs échanges au quotidien mais jamais avec leurs enfants… »

« LA TOPONYMIE N’EST PAS UNE SCIENCE EXACTE »

« Le cercle m'a fait découvrir la grande diversité des danses, chants et musiques bretonnes, il a été l’occasion d’échanges enrichissants du niveau local jusqu’au-delà du rideau de fer. Ensuite a commencé la grande aventure du bagad », raconte-t-il. Un bagad qu’il contribue à monter alors qu’il est déjà président du cercle.
« Il fallait des sonneurs pour nous accompagner, alors pourquoi pas créer un bagad ? » Une formation s’improvise, sans véritables musiciens de profession, ce n’est pas ce qui va arrêter André Le Torc’h : « On se réunissait pour apprendre ensemble, puis nous avons fait appel aux intervenants de BAS*. » En 1986, le bagad prend son indépendance, puis en 2001, accaparé par ses activités professionnelles et ses nombreux déplacements à l’étranger, Cercle celtique, bagad, langue bretonne, toponymie : André Le Torc’h n’assouvit jamais sa faim de traditions bretonnes. Cet ancien ingénieur électronicien n’a de cesse de comprendre et de partager ce qui fonde son identité et celle de tous les Bretons, une culture forte et vivace qu’il défend au quotidien.
André Le Torc’h passe le flambeau, pas pour se reposer mais pour s’adonner à une autre passion : la langue bretonne et son empreinte dans le territoire. « J’ai lu de nombreux ouvrages en breton (la littérature bretonne, non enseignée, est très riche), rencontré des personnes très intéressantes. Le breton me ramène à mes grands-parents, mes parents. J’y suis très sensible. » Il va jusqu’à rechercher les origines des noms de lieux et des patronymes bretons, « un travail d’enquête inépuisable qui tient autant à la géographie, qu’à l’histoire, la flore, l’archéologie… Rechercher les anciennes prononciations, les évolutions de la langue et la francisation, ce n’est pas une science exacte mais c’est passionnant. » Les quelques exemples qu'il livre en donnent une petite idée : ainsi, Péru (que l’on retrouve dans Kerampéru) procéderait de penn-ruz, surnom donné à une personne au teint rouge : le toponyme Kerhun aurait pour origine rhun « colline, tertre », ou Reun « René », ou hun « sommeil, repos », ou encore geun « zone humide ». « La toponymie est un trésor qu’il faut préserver et défendre, pour ne pas finir avec des rues des Hirondelles ou des Platanes partout… L’ouverture sur le monde ne doit pas être synonyme d’uniformisation, sinon, par souci de rationalisation, pourquoi ne pas délaisser toutes les langues (et cultures associées) au profit exclusif de l’anglais (voire du chinois !) ? » Au contraire,  «Bec’h dezhi, hep diskrog ! » : traduction : « Poursuivons, sans lâcher, sans décrocher ! »

*BAS : Bodadeg ar Sonerion, fédération des bagadoù

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