Concarneau - Ville Bleue

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Attractivité touristique, qualité esthétique du cadre de vie, le patrimoine architectural d’une commune constitue un atout manifeste que Concarneau entretient désormais avec l’aide de l’État grâce à une convention.

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Jörg Bong Le goût immodéré de la Bretagne

Jörg Bong

C’est tout naturellement au bar-restaurant L’Amiral que l’auteur allemand Jean-Luc Bannalec, alias Jörg Bong, a présenté, en avril, le quatrième opus de la saga du commissaire Dupin. Cantine de son personnage principal, l’établissement concarnois fut fréquenté également par l’un de ses mentors : Georges Simenon. Cette fois, L’Inconnu de Port Bélon plonge le lecteur dans le monde des ostréiculteurs, entre Riec-sur-Bélon et l’Écosse.

On le dit secret. Pas toujours disposé à faire la promotion des enquêtes du commissaire Dupin, personnage d’un polar qui a fait de lui un écrivain de renommée internationale. ccompagné de sa famille, sourire et tenue décontractée, une barbe de trois jours lui mangeant le visage, Jörg Bong s’en est volontiers expliqué : « Je dirige une grande et vieille maison d’édition à Francfort qui publie notamment Thomas Mann, Kafka et des contemporains. Je préfère rester discret, ne pas tout mélanger. » Il aura, en effet, fallu attendre plusieurs mois avant de savoir qui se cachait derrière le nom d’emprunt de Jean-Luc Bannalec, un patronyme qui, selon l’auteur, sonne typiquement breton. En tombant, à 23 ans, raide dingue de la région - à l’occasion d’un nouvel an célébré à Carantec auprès de sa compagne -, Jörg Bong a rejoint le panthéon des écrivains ambassadeurs d’une certaine idée de la Bretagne.

SUR LES PAS DU COMMISSAIRE DUPIN
C’est au début des années 2000 qu’a vraiment débuté l’aventure du commissaire Dupin (traduite en quinze langues), quand les maisons d’édition allemandes ne s’intéressaient pas encore à ses enquêtes bretonnes. « Une seule a été intéressée par mon manuscrit. Elle l’a publié en 2012. On connaît la suite », s’amuse l’écrivain, encore étonné de ce formidable succès littéraire. Plus de trois millions de livres vendus en Allemagne. En France, les deux premiers opus se sont arrachés par dizaines de milliers. Les fans du roman à succès font désormais le bonheur des tours opérateurs qui les guident sur les lieux fréquentés par Dupin.
« Six tomes sont déjà sortis dans mon pays. J’avais des idées pour neuf livres. Après, on verra », assure Jörg Bong qui n’écrit qu’en Bretagne, deux à trois mois par an, dans sa jolie maison de Névez. « L’Allemagne est pour moi le lieu de ma vie ordinaire.
Pour écrire, j’ai besoin de me nourrir de l’ambiance locale », avoue le quinquagénaire. Lui qui, adolescent, dévorait les polars classiques, Agatha Christie, Edgar Alan Poe, Simenon,
lit aujourd’hui avec plaisir ses contemporains finistériens. Jean Failler et Stéphane Jaffrézic, notamment.

UNE PERSPECTIVE SUR LA MER
La diversité des paysages, la mer, la solitude, la tradition, l’histoire, les Celtes : comme ses concitoyens, Jörg Bong est fasciné par la Bretagne. Il sait tout (ou presque) de l’objet de ses désirs. Qu’a-t-il encore à découvrir de l’épopée des conserveries concarnoises, des Filets-bleus, des soubresauts de la pêche et, même, des vestiges romains découverts dans la commune ? « J’apprends beaucoup des gens. Les Bretons aiment raconter des histoires. On a l’impression que, dans leur tête, ils voient le passé superposé au présent. » Né d’une mère belge et d’un père d’origine néerlandaise, il ne conçoit l’Europe que dans la pluralité et la spécificité de ses régions. « C’est le contraire d’une réduction, de l’enfermement », assure-t-il. Quand, de retour à Concarneau qu’il connaît sur le bout des doigts, il descend l’avenue de la Gare, c’est bien cette perspective sur la mer, cette ouverture sur l’Atlantique et sur
le monde qu’il apprécie. « Concarneau est la cité la plus ouverte de Bretagne. Là, on respire à pleins poumons. »

> INFOS : L’Inconnu de Port Bélon de Jean-Luc Bannalec, aux Ed. Presses de la Cité. À découvrir également La cuisine bretonne du commissaire Dupin, un magnifique ouvrage que l’auteur a écrit avec Arnaud et Catherine Lebossé, patrons de L’Amiral, illustré par l'artiste concarnoise Valérie Le Roux.

 

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