Concarneau - Ville Bleue

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Dossiers

Attractivité touristique, qualité esthétique du cadre de vie, le patrimoine architectural d’une commune constitue un atout manifeste que Concarneau entretient désormais avec l’aide de l’État grâce à une convention.

Arrêt sur image

Concarneau et les plages. Une longue histoire

Véritable condensé de Bretagne, située au cœur d’une baie protégée, Concarneau dispose de nombreuses plages qui accueillent aujourd’hui les touristes. Des Sables Blancs au Cabellou, elles ont participé à l’histoire et au développement de la ville.


Sa ville-close, ses festivals, son patrimoine, son port de pêche, ses grèves et ses points de vue : les atouts de Concarneau sont nombreux et la ville attire, chaque été, plus d’un million de visiteurs. Ici, les touristes viennent d’abord profiter de la mer, et les plages du littoral comptent parmi ses principaux attraits. Aujourd’hui peuplées de vacanciers en maillots de bain, ces plages ont connu bien des usages au fil des siècles. Car avant d’être un site touristique de premier plan, Concarneau s’est bâtie sur son activité militaire d’abord, maritime et halieutique ensuite. Remparts naturels entre la mer nourricière et les terres agricoles, les plages ont longtemps vu débarquer les chaloupes chargées de poissons. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que leurs charmes se révèlent à travers le regard des peintres. Les rochers accrochés dans le sable, le ballet des marées, les lumières changeantes attirent les artistes, autant que l’activité bariolée du port de pêche et des bateaux.

En 1937, année des premiers congés payés, on ne compte que 4 000 estivants à Concarneau

LES SABLES-BLANCS: LA BELLE PLAGE

C’est une longue bande de sable fin, bordée de villas cossues, ourlée d’un mur de protection : la plage des Sables-Blancs est la plus connue des plages concarnoises. On y vient en famille, on y fait du kayak ou du paddle, on y joue au beach volley, on y érige nombre de châteaux éphémères... Ce sont aussi les Sables-Blancs qui ont contribué au développement du tourisme dès 1890. Car, à cette époque, les terrains qui longeaient la grève ont été vendus pour une bouchée de pain par la mairie : à 36 centimes du mètre carré, les 3 hectares de dunes partent en 16 lots. « Le rivage devient alors une terre d’avenir, explique l’historien concarnois Michel Guéguen.
Curieusement, cet accaparement du domaine public ne suscitera que peu de réactions. Les dunes ne sont pas un lieu de travail si ce n’est pour les quelques agriculteurs qui descendent sur les grèves après chaque tempête pour y charger de pleins tombereaux de goémon. » Vont alors jaillir du sol des villas, des habitations fastueuses à l’architecture étonnante, des hôtels : Concarneau devient une cité balnéaire. Parmi les premiers acquéreurs, le conseiller général Gustave Bonduelle, de la famille de l’industriel. Ils ont construit ou séjourné aux Sables Blancs : l’architecte Charles Chaussepied et sa villa Avel-Vor, Georges Simenon en vacances à la villa Gloaguen, Gaston Bonduelle qui achète la villa Kernako en 1910, puis Loupoutkine qui y accueille la haute société littéraire et artistique. Plus au sud, vivent Jacques Toiray, ancien maire de Concarneau, le peintre Henri Guinier, le musicien Massenet. Après les artistes et les premiers baigneurs, les congés payés font débarquer par le train des familles moins aisées venues profiter du soleil et de la mer. Après la Seconde Guerre mondiale, c’est un autre legs qui s’érige sur le sable : les « asperges de Rommel », pieux de bois destinés à accueillir des explosifs pour empêcher tout débarquement. Une équipe de nettoyeurs finira de les arracher en 2014.

LES PLAGES DU CENTRE

Ce sont les plages les plus proches du centre-ville: de Cornouaille, du Miné, des Dames et Rödel. Elles offrent encore aujourd’hui un beau point de vue sur le va-et-vient des bateaux rejoignant les ports de pêche ou de plaisance. Si elles se dévoilent les unes à la suite des autres, elles ont pourtant leurs singularités. Ainsi, la plage des Dames et celle de Cornouaille accueillaient dès le début du XXe siècle les coquettes et les bourgeoises. La plage des Dames, surnommée à l’époque "des Grandes Madames", la plage du Fort l’Amour, du Miné et celle des Petits Sables-Blancs, sont des lieux huppés « où les règlements municipaux exigeaient une tenue de bain conforme aux bonnes mœurs », reprend Michel Guéguen. Il faut attendre 1908 pour que Concarneau soit classée officiellement Station balnéaire. « Pourtant dès 1865, on y parle de bains de mer. L’hôtel des Voyageurs fait installer sur la plage des Dames des cabines privées où les élégantes peuvent prendre leurs ablutions d’eau de mer chauffée, sans avoir à mettre le pied dans cet océan imprévisible... » Ces nombreuses cabines de bain aux couleurs vives ont longtemps été la signature charmante des lieux, dominées par les villas ouvertes sur la baie et la pointe de Beg Meil. C’est d’ailleurs à proximité que s’installa le peintre Ferdinand Le Goût-Gérard. Mais un peu plus bas, dans le quartier de La Croix et de Coat Pin, le rivage est consacré aux conserveries : proches du port et abordables par les chaloupes, les plages de la Croix sont celles où l’on décharge et vide le poisson, où l’on fait sécher les filets, dans les effluves de friterie émanant des cheminées d’usine. Ces usines de poisson font la prospérité de la ville jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, tandis que, sur le quai Nul, les gamins de la ville-close se retrouvent pour se baigner sans pudeur, « en simple caleçon pour les garçons, en blouse de coton serrée entre les jambes par une épingle de sûreté pour les filles », précise Michel Guéguen.

LE CABELLOU: LA VILLÉGIATURE

Lorsque l'engouement pour les stations balnéaires touche la Bretagne au début du XXe siècle, c’est au départ pour trouver un climat doux pour passer l’hiver, la mode des bains de mer thérapeutiques viendra ensuite. Les riches parisiens et locaux, aristocrates, industriels, rentiers s’intéressent à Concarneau qui offre, dans cette nouvelle optique, une situation privilégiée. 

« Dès la Seconde Guerre mondiale, Concarneau est une station balnéaire populaire et familiale de plus en plus prisée » Michel Guéguen

Autour de son centre urbain et historique, Concarneau se développe par de nouveaux quartiers résidentiels : Coat Pin, investi par la famille Deyrolle, Le Cabellou, construit par Charles Leboucq. Ce dernier se porte acquéreur de la propriété littorale de 450 000 m2 en 1926. Pour attirer la clientèle, il construit de belles villas, un superbe hôtel et même une ancienne chapelle achetée à Riec sur Belon ! Premier lotissement de Concarneau, le Cabellou subit, dès son lancement, la crise de 1929 puis la guerre de 39/45. La presqu’île du Cabellou deviendra cependant une station familiale protégée, calme et également prisée des peintres. Aujourd’hui, ses plages de sable fin ponctuées de rochers font le bonheur des enfants qui pêchent les crevettes.

> Remerciements
Article rédigé grâce au travail de recherche réalisé par M. Michel Guéguen, historien
Photos : collection municipale Concarneau

 

 
 

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